Sébastien Bazin PDG du groupe Accor depuis 18 mois, nous a présenté une vraie vision de leader, même si ces tâches nombreuses et variées requièrent « 70% d’instinct! » A l’EM Lyon ce grand directeur a fait 2 conférences, l’une pour les futures administratrices et l’autre pour les jeunes diplômés sur le tournant digital du groupe.
Conseil d’administration
Ces dernières années des changements importants de dynamique ont eu lieu au CA du groupe Accor. Les recommandations qui nous ont été faites, et que j’ai noté, sont les suivantes:
- Lors de sa nomination au CA, un des rôles de l’administratrice sera de nommer d’autres administrateurs, de juger efficacement toute erreur de nomination et de ne pas hésiter pour changer de « feuille de route », si nécessaire. Les inerties de l’organisation lors de changement de présidence demeurent importants et doivent être suivies.
- La stratégie d’entreprise doit être présentée par la direction opérationnelle qui la propose au CA pour la valider. L’administratrice ne doit jamais interférer directement dans la gestion opérationnelle sans mandat ou mission spéciale. Et si cela ne va pas il faut virer le DG.
- Les femmes peuvent apporter une vraie valeur ajoutée aux CA des entreprises françaises et autres. Elles approfondissent les sujets, lisent les rapports mais surtout doivent le faire savoir. Elles posent moins de question mais restent concentrer sur leurs sujets et compétences.
- Les règles du jeu changent quand des fonds de Private Equity rentrent dans les entreprises et prennent des postes au CA. En moyenne les participations de ces entreprise comme Colony sont de 8 ans. Ce sont avec leur venue et la mise en place de nouvelles mesures de contrôle et de pilotage qui font bouger les conseils trop souvent « sclérosés ». Les CA français évoluent notamment à cause des fonds américains, ces derniers n’ont pas assez de réseau pour imposer leurs administrateurs. Ils embauchent en local et apportent leurs modes de fonctionnement ( par ex. CA US : 1,5 j tous les 6 mois ; 1 sur 5 concerne le budget et les autres les métiers, les visites d’unités de production)
- Les qualités principales d’un administrateur sont l’honnêteté et la franchise, une grande exigence dans les décisions et de bien connaître son rôle. Un exemple est Jean-Martin Folz, qui était bienveillant mais juste et dur dans ces propos; il avait une grande dimension sociale mais ne se mettait jamais en avant.
- Pour le nouvel administrateur, il est important de créer une connivence ou un lien avec le PDG. Aucune critique en public ne doit être faite, ce qui compte sont les réunions en privé, et la prise de parole 2 ou 3 fois par conseil pour exister mais non dans un rapport de force.
Devenir administrateur est d’une grande richesse.
Transformation digitale
Les compétences de gestionnaire d’entreprises s’acquièrent parfois durement et très brutalement pour les collaborateurs, mais il faut savoir écouter, échanger et apprendre pour construire sa feuille de route et diriger.
Le Groupe Accor était géré avec une hiérarchie à l’ancienne et il a fallu « virer » 11 personnes au COMEX et en former un autre, constitué de 6 internationaux et 6 opérationnels. Ce nouveau COMEX est responsable de manière plus agile et plus clair.
Surtout il était important de reconnaitre et de scinder les 2 métiers du groupe:
- celui de bâtisseurs et développeurs, de complexes immobiliers et hôteliers, métiers de bilan et recherche de rendement,
- et celui de gestionnaire d’hôtels et de restaurants, métiers de compte de résultat, de chiffres d’affaires, de marges et de digital.
S. Bazin a changé la culture managériale et propose, par exemple, de constituer en parallèle un Shadow COMEX de personnes de moins de 35 ans. Ils auront accès à tous les documents de l’entreprise, discuteront et leur objectif sera d’apporter des solutions innovantes avec une approche créative.
Actuellement beaucoup d’investissements de capitaux pour peu de résultats: la nature de la décision est financière mais il ne faut pas négliger les aspects sociaux et humains dans une grande entreprise.
Accor va lancer un fond d’investissement pour pouvoir subventionner les start-ups.
Les modes de consommation changent que ce soit pour les chambres d’hôtels ou pour les restaurants. Ce second enjeu est digital avec les plateformes de réservation mais personne ne souhaite devenir hôtelier.
Le processus actuel de plus-value entrepreneuriale est « inside thinking to outside» , mais il est nécessaire de « think outside the box » . Dans le futur ce modèle est important. Joel de Rosnay, scientifique disait : « I know what I want and now ».
Le futur pour AccorHotels, c’est 327 villes retenues par le Groupe avec une meilleure utilisation de sa plateforme de réservation et des partenaires qui y seront associés avec un modèle de classification des prestations.
En conclusion, on est tous « acteur de sa vie » !
Ils nous donnent réellement envie de travailler avec eux….
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